DEMOCRATIE

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samedi 30 mai 2009

Bertrand reprend en main la campagne UMP !


EUROPÉENNES - Le secrétaire général du parti présidentiel revendique l'entière responsabilité de la bataille européenne.

L'argumentaire est prêt depuis plusieurs semaines : si la majorité réalise le 7 juin le score que lui prédisent les sondages, l'UMP sera le premier parti au pouvoir à remporter nettement des élections intermédiaires depuis la victoire de la liste de Simone Veil aux européennes en 1979, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing. Un succès que Xavier Bertrand ne manquera pas, révérence oblige, de mettre d'abord au crédit de Nicolas Sarkozy, mais dont il compte bien revendiquer aussi sa part.

Le secrétaire général du parti présidentiel a progressivement repris en main la coordination de la campagne, confiée au départ à Michel Barnier. Le ministre de l'Agriculture avait été propulsé à ce poste pour justifier son parachutage en Ile-de-France, loin de son fief haut-savoyard. Un cadeau empoisonné, d'autant que Nicolas Sarkozy s'était refusé à le laisser quitter le gouvernement pour se consacrer à sa nouvelle tâche. La crise du lait n'a pas contribué à alléger son agenda. L'équipe qu'il avait constituée, et dont le député de Seine-et-Marne Franck Riester assure toujours la direction, s'est rapidement retrouvée en porte-à-faux avec Xavier Bertrand et son commando de choc.

Le patron de l'UMP confie avoir «poussé un coup de gueule» il y a trois semaines contre le staff de Michel Barnier, en présence de l'intéressé, qui est resté silencieux. Du choix des salles à celui des thèmes de meeting, en passant par la liste des orateurs et la communication autour des événements censés rythmer la campagne, rien ne trouvait grâce aux yeux de Xavier Bertrand. Son principal reproche : «Ils ne sont pas politiques.» «Moi, je sais comment s'écrivent les fins de campagne, explique-t-il. Les grandes listes, quand elles sont en tête, considèrent que leur situation est acquise et se contentent de garder le rythme, voire lèvent le pied, alors qu'il faut accélérer.»

Erreur d'organisation

Jeudi soir, c'est lui qui a organisé la venue de Jean-Louis Borloo à Lille. L'intervention du ministre de l'Écologie, ancien maire de Valenciennes, a été l'un des rares moments chaleureux de la soirée. Moins applaudis, le ministre du Budget, Éric Woerth, et le secrétaire d'État aux Affaires européennes, Bruno Le Maire, ont trouvé la salle «froide» et le public «dur». «Les Zénith se prêtent mal aux réunions politiques», a soupiré Xavier Bertrand. Encore une erreur d'organisation !

Le secrétaire général de l'UMP se réfère à Nicolas Sarkozy pour se justifier d'avoir repris en main la campagne : «Comme dirait quelqu'un, je sais bien qui sera considéré comme responsable en cas d'échec.» Il sait qu'en cas de victoire, il ne sera pas épargné non plus. Jean-François Copé, son rival pour la présidentielle de 2012, commence déjà à expliquer qu'au-dessous de 25 %, le score de l'UMP serait «inquiétant» pour l'avenir. D'autres murmurent que la progression annoncée de François Bayrou signe l'échec de la stratégie du parti majoritaire, quel que soit son score le 7 juin.

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