DEMOCRATIE

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lundi 22 septembre 2008

Sénatoriales : la gauche progresse, l'UMP limite la casse!


François Hollande tablait sur 10 à 15 sièges supplémentaires pour le PS. Dimanche 21 septembre, les résultats des sénatoriales sont allés au-delà de ses espérances : le Parti socialiste et ses alliés conquièrent 23 sièges, alors que l'UMP en perd 10. (Voir les résultats ici). Défavorisée par un mode de scrutin qui surreprésente les élus des communes rurales, la gauche a su profiter de sa bonne implantation locale, renforcée en mars aux élections municipales et cantonales.

Des victoires "historiques" pour le PS. La victoire de François Rebsamen, maire de Dijon et François Patriat, président du conseil régional de Bourgogne, tous deux élus en Côte d'Or, mettent fin à une domination des sénateurs de droite sur le département depuis 1948. En Corrèze, l'ancien fief de Jacques Chirac, les deux sièges de droite ont été gagnés par le PS. La gauche prend également l'avantage dans les Bouches-du-Rhône, où elle prend cinq des huit sièges. En Ille-et-Vilaine, qui comptait trois sénateurs UMP et un centriste, trois sénateurs socialistes, dont l'ancien maire de Rennes Edmond Hervé, ont été élus. Le seul siège de Dordogne passe de l'UMP au PS. Et la gauche prend pied dans un département très ancré droite, les Alpes-maritimes, en s'emparant du nouveau siège. Le PS consolide également ses bastions : en Ariège, dans l'Aude, dans les Côtes d'Armor, ses candidats sont largement réélus.

L'UMP limite la casse. Le groupe du parti présidentiel recule, mais tient bon : il perd 10 sièges mais prend plusieurs des nouveaux sièges créés à l'occasion du rédécoupage, notamment en Outre-Mer. Plusieurs figures de la droite sont battues : Charles Millon rate son retour politique dans l'Ain, Dominique Paillé, porte-parole de l'UMP, subit une défaite cuisante dans le collège des Français de l'étranger. Mais la droite conserve ses bastions : dans l'Eure, en Charente-Maritime, en Eure-et-Loir, le parti présidentiel conserve tous les sièges. Et prend à la gauche, divisée, un siège en Haute-Garonne. Néanmoins, sur le plan électoral, le parti présidentiel engrange sa troisième défaite, après les municipales et les cantonales de mars.

Les centristes paient leurs divisions. Le groupe Union centriste, qui regroupe partisans du MoDem et du Nouveau centre, sort paradoxalement affaibli et renforcé de ce scrutin. Affaibli, car il perd un élu MoDem, et paie, dans plusieurs départements le prix de la division de la famille centriste. Renforcé, car il devient de plus en plus incontournable pour le groupe UMP, tant pour faire voter les lois que pour élire le président du Sénat.

MRC et PCF tirent leur épingle du jeu. Une des victoires les plus remarquées dimanche : celle de Jean-Pierre Chevènement (Mouvement républicain et citoyen) dans le Territoire de Belfort, face à un candidat socialiste. Ancien maire de Belfort, ancien député, Chevènement retrouve un mandat parlementaire, qu'il espère utiliser comme une tribune nationale. Dans l'Allier, c'est le PCF prend un siège à l'UMP, et compense la perte d'un siège de sénateur des Français de l'étranger. Le groupe communiste devient le seul groupe parlementaire majoritairement féminin, selon sa présidente, Nicole Borvo.Quelle influence sur l'élection du président du Sénat ? Le groupe UMP doit désigner, mercredi, son candidat au plateau, entre Gérard Larcher, Jean-Pierre Raffarin et Philippe Marini. Mais pour être élu président le 1er octobre, le candidat de l'UMP devra savoir séduire les sénateurs centristes et radicaux. Le rapport de force au Sénat n'est pas profondément modifié. La gauche n'a pas encore voix au chapitre. Mais si les sénatoriales de 2011 confirment sa poussée, un basculement à gauche du Sénat - du jamais vu depuis le début de la Ve République.

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