DEMOCRATIE

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vendredi 24 octobre 2008

Le Sud-Ouest attend toujours la grande vitesse

Lundi 30/09/2008 se tenait une énième réunion entre une cinquantaine de collectivités locales et le secrétaire d'Etat aux transports. La totalité des financements pour la future ligne à grande vitesse Bordeaux-Paris n'a pu être trouvée. Une nouvelle fois.
Sachant que le dossier "Grande vitesse dans le Sud-ouest" est lancé depuis 1994, en quelle année arrivera-t-il à destination? C'est un problème complexe auquel est confronté Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux Transports. Ces derniers mois, il a multiplié les déclarations optimistes, soulignant la progression des discussions menées entre l'Etat et les collectivités. Ainsi, le 30 juillet dernier, à l'issue d'une réunion entre une cinquantaine de communes, l'Etat et Réseau ferré de France, il précisait en être "à 80% des capacités de financement. (...) On est au camp de base, il nous reste à grimper les derniers mètres, et on s'est donné jusqu'à septembre".
Nous voici en septembre. Le 29. A la suite d'une nouvelle concertation, Dominique Bussereau doit se rendre à l'évidence: il faut repousser l'échéance à la fin de l'année. Ce qui n'entache en rien son optimisme. Dépassés le camp de base et les derniers mètres, "nous ne sommes (maintenant) plus très loin de la ligne d'arrivée, (...) les collectivités ont trouvé 90 à 95% des financements".
Avant que Bordeaux ne soit plus qu'à deux heures de la capitale, il reste encore une question de taille à régler: le financement. L'Etat devrait prendre en charge 50% du coût total, laissant 25% à des partenaires privés et le reste aux collectivités territoriales. Pour la ligne Tours-Bordeaux, cela représente 5,6 milliards d'euros à la charge des communes, agglomérations et régions. Mais, il faut voir plus loin que ce simple Tours-Bordeaux.
12,6 milliards d'euros, le prix de la grande vitesse
A partir de ce tronçon devraient se greffer plusieurs lignes dans un futur lointain (2016-2018), une reliant Bordeaux à l'Espagne, l'autre Toulouse à Bordeaux, mettant ainsi la ville rose à trois heures de la capitale. Et pas question de ne financer que le projet aquitain. Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées, veut être sûr qu'après avoir participé au financement du tronçon commun Tours-Bordeaux, toutes les régions (Poitou-Charentes, Aquitaine, Centre et Limousin) soutiennent "sa" ligne. "Nous ne voulons pas être cocus ensuite", résume-t-il.
Du coup, à la communauté urbaine de Bordeaux (CUB), on se pose des questions sur le financement d'un budget en nette hausse. "La question du bouclage d'un tour de table financier qui inclut à présent, au-delà de la réalisation de la branche Tours - Bordeaux, celle des tronçons du grand Sud Ouest a suscité de nombreuses interventions d'élus. Il est vrai que la facture est littéralement en train de s'envoler. Cette addition des projets devrait impliquer une contribution de la CUB aujourd'hui proche de 260 millions d'euros, alors que cette dernière était encore sollicitée à hauteur de 100 millions d'euros en 2007", détaille l'agglomération sur son site.
Les collectivités se retrouvent face à un dilemme: payer une lourde addition et enfin accrocher le wagon de la grande vitesse, ou rester à quai. Dominique Bussereau prévient: à trop attendre, ce projet risque de se faire dépasser par d'autres chantiers de cette importance, et "les partenaires privés pourraient venir à manquer". Pour les collectivités, la note gonflerait alors. Il est vraiment temps que le projet "LGV dans le Sud-ouest" arrive à destination.

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