DEMOCRATIE

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mercredi 17 juin 2009

Le scrutin européen à peine clos, la bataille des régionales commence !

Une élection chasse l'autre. Dix jours après le scrutin européen, les états-majors s'activent déjà pour préparer les régionales de mars 2010.

L'UMP. Le parti présidentiel avait subi, en 2004, l'une de ses plus sévères défaites électorales. Il ne gouverne aujourd'hui que deux régions sur vingt-deux et espère profiter de la dynamique des européennes pour en reconquérir quelques-unes : Champagne-Ardenne, la Lorraine, la Basse-Normandie et les Pays de la Loire. Il a aussi des visées sur l'Ile-de-France, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d'Azur, trois régions où les Verts sont arrivés devant le PS.



Nicolas Sarkozy est aux manettes. Il va faire coïncider la campagne des régionales avec le débat sur la réforme des collectivités locales, qui sera soumise à l'automne au Parlement. Cette réforme, qui prévoit de simplifier l'organisation territoriale et pourrait aboutir à réduire substantiellement le nombre d'élus départementaux et régionaux, devrait être l'un des thèmes majeurs de l'intervention du chef de l'Etat, lundi 22 juin, devant le Congrès.

L'objectif avoué de l'UMP est de "ringardiser" le PS hostile à cette réforme et de créer des lignes de clivages avec ses alliés les Verts qui eux y sont plutôt favorables.

Le 30 juin, l'UMP arrêtera sa position sur le projet. Le même jour, se tiendra le premier comité de liaison de la majorité, qui réunit, l'UMP, les progressistes d'Eric Besson, le Nouveau Centre d'Hervé Morin et Gauche Moderne de Jean-Marie Bockel pour arrêter une stratégie sur les régionales. En septembre, le parti majoritaire relancera son processus de primaire pour désigner les têtes de listes dans les huit régions qui n'ont pas encore été pourvues.

Le Parti socialiste. Le scrutin du 7 juin a vu les listes d'Europe Ecologie faire presque jeu égal avec celles du PS. Il rebat les cartes au sein des majorités de gauche qui gèrent vingt des vingt-deux régions. Mardi 16 juin, Martine Aubry a déjeuné avec les présidents de région PS afin de "cadrer" la stratégie d'alliances. La priorité sera de réaliser, "partout où ce sera possible", le rassemblement avec la gauche dès le premier tour, - en particulier avec le PCF invité à constituer un groupe de travail - et les Verts.

Chaque tête de liste socialiste, dont la désignation aura lieu en septembre, sera chargée d'entamer les discussions avec les Verts "sur la base du travail réalisé en commun". Les socialistes, qui disent "reconnaître la volonté des écologistes d'exister", s'attendent à de rudes échanges. Ils espèrent - sans trop y croire - que les Verts sauront tempérer leurs exigences "afin de ne pas compromettre la victoire des équipes sortantes".

Les présidents de régions sortants restent pour la plupart favorables à des listes d'union dès le premier tour. "Les régionales de 2004 ont été gagnées sur une stratégie de rassemblement", relève François Bonneau, président de la région Centre. Jean-Pierre Masseret, le président du conseil régional de Lorraine, est plus inquiet. "Notre bilan à la tête de la région ne suffira pas à mobiliser les personnes qui souffrent le plus de la crise", s'inquiète-t-il en relevant les taux d'abstention importants dans les communes dirigées par la gauche PS et PCF.

La contre-performance des listes soutenues par François Bayrou aux élections européennes a atténué la controverse sur l'alliance avec le MoDem. Des accords pourront intervenir au deuxième tour à condition que les candidats MoDem se rallient sans réserve au projet de la gauche. Seul Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes, a fait savoir qu'il envisageait de constituer, dés le premier tour, une liste ouverte à des candidats MoDem.

La direction du PS en a pris acte et n'a pas repris à son compte la position formulée par Bertrand Delanoë dans son entretien au Monde, daté du 16 juin. Au nom de la cohérence, le maire de Paris souhaitait exclure toute alliance avec le MoDem dés lors que celui-ci accepterait de passer des accords avec la droite dans d'autres régions.

Martine Aubry a par ailleurs fait savoir qu'elle était opposée à ce que Georges Frêche, exclu du PS à la suite de propos tenus sur le nombre de joueurs Noirs évoluant dans l'équipe de France de football, soit reconduit pour mener la liste de gauche en Languedoc-Roussillon.

Les Verts. Forts du succès obtenu par les listes Europe Ecologie (16,2 %) aux élections européennes, les Verts ont décidé de "partir en autonomes" aux régionales, en poursuivant le "rassemblement" des écologistes. Les fédérations sont appelées à présenter des listes avec les partenaires associatifs et les personnalités qui ont fait le succès de la campagne européenne. "Chez nous, en Rhône-Alpes, on part en autonome au premier tour, c'est non négociable", assure Michèle Rivasi, députée européenne du Sud-Est qui espère que ses camarades arriveront en tête. Même son de cloche en Languedoc-Roussillon : "Avec Frêche, il n'est de toute façon pas question d'imaginer une entente", explique Jean-Louis Roumégas, patron des Verts de la région. Qui ajoute : "Même dans les régions où les Verts sont dans la majorité sortante, il n'y a pas de doute sur cette ligne."

Pour le second tour, tous jurent que l'enjeu est de garder "les régions à gauche" mais le prix de la négociation sera élevé.

Le Parti communiste. La stratégie doit être discutée au conseil national, vendredi 19 juin. Marie-George Buffet a déjà donné le la : "On continue le Front de gauche et on l'élargit." "Nous voulons rester sur l'espoir créé le 7 juin et travailler à des projets de région plus solidaires", renchérit Olivier Dartigolles, porte-parole. Reste à sauver les centaines de conseillers régionaux élus sur les listes d'union de la gauche.

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