DEMOCRATIE

DEMOCRATIE

lundi 8 février 2010

La cigale et la fourmi .

Lui qui n'avait pas hésité à dire que la France était « en situation de faillite financière » a préféré parler la semaine dernière de « gestion serrée » pour qualifier la politique que devait désormais conduire le gouvernement. Depuis qu'il rassure l'opinion, le Premier ministre, François Fillon, a changé de registre. Il parle comme un président qui ne veut pas inquiéter son pays. Ministres et responsables politiques de la majorité ont compris le message. Christine Lagarde en tête, ils ont lancé un concours de litotes pour éviter le mot qui fâche et fait perdre les élections, celui de rigueur.

À moins de lui substituer austérité, qui effraie certes encore plus, le mot cher à Raymond Barre désigne assez bien l'atmosphère budgétaire qui guide les responsables des finances publiques. Face à un déficit public qui dépasse les 8 %, l'espoir d'une reprise de la croissance dans des proportions significatives n'est plus qu'une illusion que plus personne n'ose même entretenir. En 2008, déjà, le gouvernement avait tablé sur une croissance de 2, 25 % avant qu'elle ne s'effondre. Il ne reste donc plus qu'à resserrer les cordons de la bourse. Le mouvement est bien enclenché : la Révision générale des politiques publiques est en oeuvre. L'État et les fonctionnaires vont rembourser l'ardoise laissée par la crise spéculative, dans des proportions qui affectent d'ores et déjà des secteurs clés tels que la santé, la justice ou l'éducation. Nicolas Sarkozy voulait affranchir les Français des contraintes et de l'impôt afin de libérer l'activité et d'augmenter les richesses. C'est son Premier ministre, plus ménagé dans les sondages de popularité, qui va monter en première ligne mais dans un registre plus sombre qui sied mieux à son personnage.

Nicolas Sarkozy a été élu pour accroître le pouvoir d'achat, François Fillon a trouvé une autre façon de servir la France : tenter de la redresser après avoir cessé de lui dessiner des lendemains glorieux. Dans cet emploi, le Premier ministre peut s'user au bénéfice de son président. Il peut aussi devenir une fourmi appréciée à l'ombre d'une cigale durablement impopulaire. Une large victoire de la gauche aux régionales poussera quoi qu'il en soit à une redistribution des rôles entre le président de la République et son Premier ministre. Et comme il est de coutume sous la Ve République, elle ne se fera pas sans tension.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour,
J'ai lu avec attention vos écrits et dois reconnaitre que question "Humaniste", le visiteur de votre blog ou Facebook de bonne foi ne peut que confirmer que vous l'êtes, au moins au niveau des idées qui sont plutôt des idées généreuses avec les plus défavorisés. Mais, car il y a un mais, je ne crois absolument pas à la démocratie de terrain ! C'est un vœu pieux... Depuis 250 ans que nous sommes en République, je vous laisse compter le nombre de guerres et conflits d'origine politique que nous avons connus, les révolutions, les mouvements Insurrectionnels, de grèves à répétition dans les services publics, les déficits abyssaux à la Sécu, la SNCF, etc... Les prix insupportables pour le peuple du Gaz et de l'électricité et mais néanmoins nécessaires pour pouvoir payer des fonctionnaires en surnombre, le système des retraites qui s’effondre, le nombre insupportable de chômeurs depuis 30 ans, (3 millions en 1993,même chiffre aujourd'hui), entre 5 et 10 millions de pauvres ou à la limite de la pauvreté (les chiffres exacts ne sont surtout pas publiés), la paupérisation de la population, la banalisation de le petite délinquance dans les banlieues qui crèvent et qui est une véritable bombe à retardement, de toute façon elle explosera un jour ou l'autre, etc. Je ne fais pas de différence entre la Gauche et la Droite, car il n’y a pas lieu d’en faire, puisque les uns comme les autres sont de bonne foi, mais impuissants devant un système qui les dépasse.

Quant à la liberté de la presse parlons-en... Pour faire court, je ne vous citerai que le dernier cas connu de garrotage du journaliste du Figaro, soit disant un journal de droite... le cas Zemmour. Honteux !

Je vous épargne les conflits politiques lors des campagnes électorales qui sont pratiquement permanentes (municipales, cantonales, régionales, députés, sénateurs, quinquennat présidentielles, organisation, congrés annuels et vie des partis politiques...Les élus n'ont même plus le temps de se consacrer à leur (s) mandat (s)...

Si c'est ça la Démocratie, je ne comprends pas bien pourquoi on a coupé la tête au pauvre roi Louis XVI dont le bilan, malgré un contexte climatique et un concours de circonstances défavorables, me semble pas pire, sinon meilleur que ceux de nos présidents de la Ve république (hormis de Gaulle, ses grands travaux ainsi qu'une une politique sociale, sinon parfaite, au moins incitative - participation …).

Cordialement.