DEMOCRATIE

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samedi 5 décembre 2009

Notre opinion: Relevons le gant !

Joffre le disait déjà à la fin de 1914 : « Je ne sais pas qui a gagné la bataille de la Marne.Mais je sais bien qui l’aurait perdue. » Si les élections régionales de mars prochain sont gagnées par la droite,nombreux seront ceux qui s’attribueront le mérite de la victoire. En revanche, si la gauche maintient ses positions,Nicolas Sarkozy sera considéré comme seul responsable de la défaite. Il est donc légitime qu’il s’engage et donne le ton de la campagne du parti qui l’a porté au pouvoir.D’autant que ses adversaires de gauche n’en font pas mystère : ils comptent faire du prochain scrutin un “vote-sanction” contre le président de la République et son gouvernement. Nationaliser les élections régionales leur évitera d’avoir à défendre un piètre bilan et une augmentation vertigineuse des impôts locaux.

Les “sortants”, dans vingt régions sur vingt-deux, ont donc tout intérêt à déplacer le débat sur le terrain national en caricaturant l’action de la majorité et en exploitant le mécontentement des victimes de la crise. Relevons le gant ! Il est ridicule de prétendre, comme le porte-parole du parti socialiste Benoît Hamon,que le président se comporte en chef de parti plus qu’en chef d’État. Puisque ses adversaires, sans programme et sans unité, ont décidé de se rassembler pour discréditer l’action du gouvernement, son principal inspirateur se doit de venir défendre son bilan à mimandat et d’expliquer aux Français le sens de sa politique. Il est important aussi qu’il réaffirme sa volonté de tenir les engagements pris lors de la campagne présidentielle.

Quant à dire que Nicolas Sarkozy, en affirmant son choix dans un scrutin de cette importance, tourne le dos à la tradition républicaine française, c’est oublier que tous les chefs d’État sous la Ve République, à commencer par son fondateur le général de Gaulle, ont toujours fait connaître leur position quand il y avait un enjeu national.

L’enjeu, cette fois, c’est la poursuite des réformes pour permettre à la France de sortir plus forte de la crise mondiale. Même si ces réformes peuvent parfois paraître difficiles et qu’il serait plus facile d’y renoncer. Prenons par exemple la taxe professionnelle qui touche nos communes. Elle était critiquée par tous.Assise sur les outillages et les immeubles des entreprises, elle décourageait l’investissement et incitait à délocaliser.Personne en Europe n’avait un impôt aussi « imbécile », ainsi que l’appelait François Mitterrand. Et pourtant, personne n’avait osé le supprimer.

Nicolas Sarkozy l’a fait, suscitant l’inquiétude des collectivités locales qui ne savent pas encore avec précision de quelles ressources elles disposeront demain.Mais nos entreprises, qui en ont tant besoin face à la concurrence étrangère,verront leur compétitivité renforcée et pourront de nouveau construire des usines et créer des emplois en France sans subir ce prélèvement abusif.

Fallait-il attendre d’avoir modifié les compétences des collectivités locales avant de toucher à leurs ressources ? On peut toujours arguer de la réforme à venir pour différer celle qui précède. C’est le plus sûr moyen de ne rien changer. Toutes les réformes,qu’il s’agisse de la carte judiciaire, de la carte des implantations militaires, de la réforme hospitalière, sont complexes à mettre en oeuvre.Elles font des mécontents parce qu’elles bousculent les habitudes et heurtent des intérêts. Il est aisé ensuite, en diffusant des contrevérités comme la fable des cadeaux fiscaux, d’attiser ses mécontentements pour discréditer la réforme.

L’engagement du chef de l’État dans la campagne permettra aussi à la droite de réaffirmer ses valeurs, celles d’une France de la libre entreprise où les citoyens ne sont pas accablés d’impôts, celles d’un pays enraciné dans ses régions où les Français sont fiers de leur identité tout en étant ouverts au monde, celles d’une nation où le travail est considéré comme créateur et non comme “aliénant”, celle aussi d’un peuple qui n’a peur ni de la croissance ni de l’avenir.

L’accident de parcours du capitalisme financier a ravivé tous les fantasmes “déclinistes” et toutes les tentations de renoncement.À en croire certains,c’est l’objectif même de la croissance qui devrait être remis en cause et la “décroissance” qui serait la clé du bonheur. Comme si les Français, trop riches, n’avaient plus besoin de créer de la valeur pour tous ceux qui aujourd’hui sont dans la difficulté et pour nos enfants demain, comme si l’on pouvait répartir la richesse sans compter et sans se soucier de qui la crée. Il était donc capital que le chef de l’État soit présent pour assumer l’action menée depuis deux ans et demi et combattre les chimères de la gauche et des écologistes. Il est vrai qu’en s’exposant ainsi, Nicolas Sarkozy prend un risque.Mais peut-on faire de la politique sans prendre de risques ?

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