DEMOCRATIE

DEMOCRATIE

mardi 30 septembre 2008

L'Europe, continent où le réchauffement est le plus rapide !


L'Europe est devenue le continent ou le réchauffement climatique est le plus rapide et le plus sensible, révèle une étude publiée lundi par l'Agence européenne de l'environnement, l'Organisation mondiale de la santé et la Commission européenne.
Les zones montagneuses et côtières de l'Europe, mais également la Méditerranée et l'Arctique, sont particulièrement menacées par ce réchauffement, précise le rapport qui prône des initiatives gouvernementales pour faire face à ces changements.
"La température moyenne de la Terre s'est accrue de 0,8 degré Celsius par rapport à l'époque préindustrielle, avec une hausse plus forte en Europe et sous les latitudes septentrionales", précise le rapport. En Europe, cette élévation est de 1,0°C.
L'Europe du Nord est devenue de plus en plus humide depuis un siècle tandis que les régions méditerranéennes évoluent vers une désertification.
Des canicules, du type de celle qui avait fait 70.000 morts en 2003, pourraient devenir plus fréquentes.
"Les changements dans le taux annuel des précipitations a aggravé les différences entre l'Europe du Nord humide et le Sud aride", indique l'étude.
Cela va contraindre les Etats à tout repenser, de leurs systèmes d'irrigation à la capacité des cours d'eau australes pour aider au refroidissement des centrales nucléaires.
Parmi les conséquences du réchauffement, le rapport signale la hausse du niveau des mers qui menace les zones côtières, la migration de certaines espèces de poissons qui se trouvent désormais 1.000 kilomètres plus au nord, et la disparition de deux-tiers des glaciers alpins depuis 1850.
La hausse du niveau des océans est évaluée entre 18 et 59 centimètres d'ici à 2100, selon le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), et devrait se poursuivre en raison de la fonte de la calotte glaciaire du Gröenland et de l'Arctique.
Importantes pertes économiques

En Europe, quatre millions de personnes et 2.000 milliards d'euros de biens seraient menacés par les inondations à la fin du siècle. Cela concernerait autant les Etats baltes que la Grèce.
De récentes estimations indiquent que les pertes liées à la montée des eaux pourraient atteindre 18 milliards d'euros par an en 2080.
L'ouragan Katrina avait provoqué 80 milliards de dollars de dégâts aux Etats-Unis en 2005.
Le rapport montre que les bénéfices perceptibles sont maigres: la saison des cultures s'est allongée dans le nord de l'Europe.
Il appelle les Etats européens à intensifier leurs efforts pour limiter les conséquences du réchauffement, mais aussi à prendre des mesures de protection sanitaire contre les maladies transmises par les insectes.
Des recommandations sont également données pour la protection des zones côtières.
"Les mesures visant à s'adapter à ces changements n'en sont qu'à leur début", note Jacqueline McGlade, présidente de l'Agence européenne de l'environnement installée au Danemark. "Nous devons intensifier nos efforts et développer l'échange d'informations sur les données, l'efficacité et les coûts de ces mesures."
Le rapport affirme, enfin, que l'Europe a une obligation morale d'aider les populations des pays en voie de développement à faire face à ces changements climatiques.

jeudi 25 septembre 2008

Jean pierre RAFFARIN Assassinat politique d'un honnête homme !!


Je considère personnellement comme injuste le piège tendu a Jean Pierre RAFFARIN lors des primaires au sein de l’UMP pour la désignation du futur président du sénat. J’ai pour sa personne beaucoup de considération et de l’estime , il a toujours été un élu de terrain , il n’est pas énarque , il vient de la province et a toujours travaillé avec passion et générosité !

Je tenais à le faire savoir tout en tout en retraçant la carrière publique de ce personnage amateur de Johnny Halliday.

On pourrait diviser en deux la carrière politique de Jean Pierre RAFFARIN.

Ses premiers pas dans le vie politique au travers des jeunes Giscardiens , le militant UDF au travers de ses composantes , de son premier mandat en 1977 de conseiller municipal de Poitiers , puis conseiller régional et président de ce même conseil , député européens , sénateur puis ministre des P.M.E. en 1995 .
Pendant toute cette période ce fidèle parmi les fidèles de Valery Giscard d’Estaing mais aussi de François LEOTARD devient en 1986 un homme de la bande des quatre que sont Jacques DOUFFIAGE , Alain MADELIN , François LEOTARD et lui même.
Sur tous les panneaux publicitaires 4x3 de France et de Navarre on découvre en 1986 ces 4 jeunes loups se tenant par le bras !
C’est le temps de la reconquête du pouvoir après la défaite de 1981, c’est le temps des libéraux comme l’indique l’affiche , c’est le début de la bande va « LEO ».
C’est aussi le printemps des libéraux.

Pendant la même période un homme un peu plus dans l’ombre suivait la même route en Poitou Charente : Dominique BUSSEREAU !

Parcours purement politique succinct de Jean Pierre RAFFARIN .

Il est membre des
Jeunes giscardiens, et secrétaire général de GSL (Génération sociale et libérale), qui se fond dans le Parti républicain en 1977. Il est successivement animateur [1], délégué national, secrétaire national adjoint et membre du bureau politique (1977), puis secrétaire national chargé des élus locaux de ce parti (1989-1995).
Il est ensuite secrétaire général adjoint et porte parole (
1993-1995), puis secrétaire général de l'UDF.
Co-fondateur du
Parti populaire pour la démocratie française, il en est le délégué général adjoint (1995-1997). Membre du bureau politique de l'UDF (1996), il prend part à la création de Démocratie libérale, dont il est membre du bureau politique (1997), puis vice-président jusqu'à la fusion avec l'UMP (2002).

JPR est un centriste libéral .

La deuxième partie de son chemin politique pourrait sembler plus glorieuse , elle sera surtout médiatique . En fevrier 2002 à Toulouse devant quelques milliers de militants de l’UDF et du RPR fleurit la fondation de l‘UNION .
Lors de ce meeting de l’union en mouvement , un homme grâce a une intervention remarqué et construite apparaît au grand jour comme le favori ( si Jacques CHIRAC est réélu) pour le poste de premier ministre : Jean Pierre RAFFARIN.
Il deviendra alors le favori des médias mais surtout du président CHIRAC qui le nomme premier ministre le lendemain de sa victoire écrasante de mai 2002.

Jean-Pierre Raffarin est Premier ministre du
6 mai 2002 au 31 mai 2005, au cours de 3 gouvernements successifs :

Il commence par gouverner par décrets, avant d'obtenir une large majorité UMP pour le soutenir lors des élections législatives (363 députés UMP sur 577). Sa ligne de conduite politique, marquée d'un style personnel en matière de
communication, s'attache aux réformes avec une certaine fermeté.
En
2003, il conduit la réforme des retraites, celle de la décentralisation et de l'assurance maladie, en dépit de plusieurs grèves et manifestations. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, lui fait de l'ombre et l'importance prise par celui-ci, comme le grand investissement du président de la République dans les affaires de l'État, réduisent son champ d'action. L'importante baisse de sa popularité, un temps stable et élevée, comme la cinglante défaite aux élections régionales de 2004 (sa région, comme toutes les autres à l'exception de l'Alsace et de la Corse, passe à gauche) sont interprétées comme étant dues à une politique sociale insuffisante. Un remaniement ministériel dans ce sens à lieu, offrant à Nicolas Sarkozy le ministère des Finances et à Jean-Louis Borloo le ministère des Affaires sociales. Jean-Pierre Raffarin est alors écartelé entre la politique de ce dernier (en particulier sa politique de construction de HLM et de développement des emplois aidés) soutenue par Jacques Chirac et la volonté de Nicolas Sarkozy de gérer les finances « en bon père de famille », avant que ce dernier ne quitte le gouvernement pour prendre la présidence de l'UMP.
Au rang des textes importants qu'il a fait adopter, la loi relative à l'application du principe de laïcité à l'école l'a été en
2004. Il met également en place la journée de solidarité envers les personnes âgées. Enfin, il fixe de nouvelles orientations dans le domaine de la lutte contre les dérives sectaires, notamment en demandant que « le recours à des listes de groupements [soit] évité au profit de l'utilisation de faisceaux de critères ".
La victoire du « non » au référendum sur le
projet de constitution européenne du 29 mai 2005, est fatale à Jean-Pierre Raffarin. L'échec de cette campagne, combiné avec une popularité au plus bas, l'amène à remettre sa démission de Premier ministre le 30 mai 2005 au président Chirac. La rumeur dit que Henri Emmanuelli, ténor du « non », l'a appelé, le soir même du 29 mai 2005, pour le remercier : « sans vous, rien n'eut été possible. » Il est aussitôt remplacé par Dominique de Villepin.


Après son départ de Matignon il décide de revenir au sénat. Une élection partielle causée par la démission de son suppléant lui permet d'être réélu
sénateur UMP de la Vienne, obtenant au premier tour 56,98% des voix des 1 046 grands électeurs.
Après son élection au sénat, Jean-Pierre Raffarin se fait plus "discret", jusqu'aux élections présidentielles et législatives de 2007 ou il s'investira en temps que porte-parole de l'
UMP dans de nombreux "meeting" et interventions télévisées.
Après que
Nicolas Sarkozy est devenu président de la République française, l'UMP est profondément modifiée notamment dans sa fonction institutionnelle. Jean-Pierre Raffarin devient alors vice-président du parti et profite de cette fonction pour assurer la "diversité" au sein du courant majoritaire.

Peu après la rentrée de 2007, il commence à parler de son éventuelle candidature à la présidence du
Sénat se déroulant après les élections sénatoriales du 21 septembre 2008.

LA PRESIDENCE DU SENAT.

Jean-Pierre Raffarin, brigue l'investiture UMP pour la présidence du Sénat contre deux sénateurs Philippe Marini et Gérard Larcher, face a ce dernier il deux handicaps. Il n'est pas franc-maçon et n'est pas issu des rangs de l'ex-RPR. L'ancien Premier ministre minimise toutefois l'influence des frères dans cette primaire : «Il n'y a que 30 francs-maçons dont 18 actifs dans le groupe UMP

La primaire exceptionnellement télévisé en direct sur Public Sénat a lieu le 24 septembre 2008.
Le dépouillement du vote des sénateurs placé sous la surveillance étonnante mais extrême du corse Charles Pasqua laisse à penser que "l’état RPR "est de retour et toujours aux « affaires » !

La victoire de Gérard Larcher est une "claque" injuste pour Jean-Pierre Raffarin.
A l'annonce des résultats de la primaire , il y a eu un murmure hypocrite d'étonnement.
M. Larcher élu dès le premier tour, avec 78 voix sur 152 votants, contre 56 à M. Raffarin et 17 à Philippe Marini. L'ancien premier ministre a accusé le coup.
Un temps, il a cherché à faire bonne figure, saluant le vainqueur et lui adressait ses félicitations. Mais face à la "meute" de journalistes , le sénateur de la Vienne, entouré de quelques fidèles, n'est pas parvenu à dissimuler son désarroi.
Le teint hâve, les yeux embués, il a été prestement entraîné à l'écart par une de ses collaboratrices.
De longue date, l'ancien premier ministre avait fait de la présidence du Sénat son unique objectif.
Après son départ de Matignon, en mai 2005, il a entrepris sa longue marche vers le "plateau". A ses yeux, la présidence lui était promise. Il s'était mis au service de Nicolas Sarkozy. Il avait hérité d'une fonction stratégique de vice-président du conseil national de l'UMP. Rien ne devait en principe l'empêcher d'y accéder, le moment venu.
Rien, hormis la détermination des anciens RPR de l’UMP de soutenir et de faire une fois de plus « un compagnon » contre un ancien UDF.

Pourtant Jean Pierre Raffarin espérait avoir passé avec le président sortant, M. Poncelet, et son vice-président, Jean-Claude Gaudin, un contrat suffisamment solide pour que ceux-ci renoncent à se présenter une fois que lui-même aurait officialisé sa candidature et se désistent en sa faveur. Mais le premier est resté muet sur ses intentions. Quant au second, après avoir attendu jusqu'à la veille de la primaire pour annoncer qu'il n'était pas candidat, il s'est bien gardé d'appeler à voter pour qui que ce soit. Un silence qui valait condamnation définitive, alors que les intentions de vote, depuis le résultat du renouvellement sénatorial, dimanche, penchaient de plus en plus nettement en faveur de M. Larcher. Pour prix de sa neutralité, M. Gaudin devrait conserver sa vice-présidence.

Jean Pierre Raffarin a pâti, en outre, du handicap de ne pas être issu de la famille RPR dans un groupe dont l'ex-parti chiraquien forme l'ossature. Il a enfin payé cher la décentralisation qu'il a mise en oeuvre lorsqu'il était premier ministre. Nombre de sénateurs de la majorité, dont beaucoup sont aussi des élus locaux, n'en finissent pas de maudire une réforme qui n'a fait qu'augmenter les contraintes pour les collectivités territoriales. ( celui qui ne fait rien ne dérange personne )………..

A QUOI SERT L’UMP.

UMP ou RPR bis ? Depuis sa création, centristes et libéraux de la formation majoritaire ne cachent pas leurs craintes devant la gloutonnerie des ex-gaullistes. Jean-Pierre Raffarin en est une nouvelle victime pour l’attribution d’un poste important ? il avait publiquement déploré, il y a quelques jours , que le troisième secrétaire général adjoint de l'UMP, Christian Estrosi, soit à nouveau un ex-RPR, comme les deux premiers.
Après la défaite de Jean Pierre Raffarin, le seuil de tolérance est dépassé dans la mesure où le secrétaire général de l'UMP, Patrick Devedjian, et le vrai patron de la formation, un certain Nicolas Sarkozy, sont tous deux d'anciens RPR. Tout comme le Premier ministre, François Fillon, le président du Sénat, Christian Poncelet et le futur Gérard Larcher , le président du Conseil constitutionnel, Jean- Louis Debré, le président de la Cour des Comptes, Philippe Séguin, le président des députés UMP, Jean-François Copé. «Où est la diversité ?».

Les anciens UDF doivent se révolter à l’intérieur de l’UMP au risque de disparaître rapidement.

Depuis quelques mois c’est le retour de l’état RPR au travers de l’UMP . De son coté DEPUIS 2002 François BAYROU résiste a l’état UMP .
Il avait eu le courage lors de ce meeting de l’Union en mouvement en février 2002 à Toulouse de monter a la tribune d’exprimer sa position sur le futur de la droite et de l’UDF et de contester ce montage politique sous les hués des militants RPR .

« Il faut preparer une nouvelle majorité d'entente et de rassemblement. »

François Bayrou a refusé au meeting de Toulouse, en février 2002, un pseudo-parti unique de la droite et du centre (« Si nous pensons tous la même chose, c'est que nous ne pensons plus rien ! »). Son diagnostic s'est vérifié : ce parti a réussi à concentrer tous les pouvoirs, mais échoué à résoudre les problèmes du pays.

« Le pluralisme des partis reflète la diversité d'opinions des Français, qui doivent cohabiter sereinement. La démocratie, ce n'est pas un affrontement, mais un dialogue et un débat. Les majorités étroites d'un parti ne suffisent pas à soutenir une grande œuvre nationale. Cela a été le choix de notre histoire, en particulier quand elle fut grande et féconde. Ce fut le choix du général de Gaulle, de Robert Schuman, de Pierre Mendès France, de Chaban-Delmas, de Giscard en 1974, de Michel Rocard et de Jacques Delors. Beaucoup de nos voisins européens, comme l'Allemagne, fonctionnent ainsi. On ne gouverne pas un pays avec une minorité, pour une minorité. On gouverne un pays avec une base large et, pour obtenir une base large, il faut rassembler des courants différents. La condition du rassemblement, ce sont des projets et des principes clairs. »

Voir la vidéo de l’INA de cette intervention.

http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&id_notice=1959569001013

Même si pour lui son combat est difficile il creuse depuis cette date un sillon d’indépendance et de valeurs morales.

Pour le RPR la politique de la terre brûlée a toujours été sa tactique , faire perdre ses proches pour mieux rebondir a leur place . Souvenons nous d’une seule date mai 1981 et les négociations entre CHIRAC et MITTERRAND pour faire battre GICARD . l’histoire a fait son chemin et l’on sait aujourd’hui que le RPR a fait voter MITTERRAND le 10 mai 1981 pour abattre GISCARD et ouvrir la porte a CHIRAC !

L'AVENIR DE JPR.

« Téléphone rouge (lu dans le nouvel obs ) »Raffarin-la-menace
« Si d'aventure il n'était pas choisi pour succéder à Christian Poncelet, le même Raffarin se verrait bien prendre la tête d'un «groupe charnière», a-t-il lâché devant quelques journalistes. Le sénateur de la Vienne n'exclut pas en effet que se constitue un groupe libéral autonome au sein de la majorité dont le gouvernement ne pourra pas se passer. »

Osera t’il le faire ?

En guise de conclusion et de proposition :

En ce qui me concerne et ce sera ma conclusion je verrais bien JEAN PIERRE RAFFARIN comme rassembleur et fédérateur d’une nouvelle force politique regroupant les anciens centristes, républicains et libéraux de l’UMP . Les forces parlementaires et militantes du nouveau centre , les amis de FRANCOIS BAYROU et le MODEM , les centristes du sénat , et pourquoi pas les gaullistes de NICOLAS DUPONT AIGNANT sans oublier les modérés déçu du PS.

Merci cher Jean Pierre et tous mes encouragements et amitiés dans ce dur moment .

Richard CANAC.

La présidence du Sénat ! REVUE DE PRESSE


Les éditorialistes commentent, jeudi 25 septembre, l'élection de Gérard Larcher à la présidence du Sénat et l'éviction de Jean-Pierre Raffarin :

LE PROGRES Francis Brochet"Edouard Herriot quitta très jeune le sénat, pour vieillir à la chambre des députés. Il en concluait: " Le sénat est une assemblée de notables réactionnaires, dont les méfaits sont heureusement compensés par la mortalité". (...) C'était méchant, et plutôt juste : un sénat jeune et de gauche, cela ne s'est jamais vu. Mais tout va changer, promet Gérard Larcher. Elu hier président, il a juré de gagner " la bataille de l'image " C'est très moderne, de penser à la télévision avant les institutions. Mais pour le reste, on plonge dans le dubitatif : Larcher, rénovateur du sénat? Larcher, ancien Bébé Blédine qui entretient ses rondeurs comme on polit le consensus. Larcher, dévot de toutes les chapelles jusqu'à se confesser "transchrétien " - ou centriste, tendance bénitier. Larcher, révolutionnaire? Ne moquons pas Gérard Larcher, il a un atout, décisif au sénat : il est jeune, il n'a que 59 ans."

LE MIDI LIBRE Philippe Palat"Raffarin, l'inventeur de la France d'en bas, tombe de haut. (...) A l'évidence, le long marathon politico-médiatique de l'ex-Premier ministre s'est brisé sur les récifs gaullistes, encore très actifs dans les alcôves du palais du Luxembourg. A l'évidence encore, le carnet d'adresses international de l'ex-président de la région Poitou-Charentes n'a pas pesé lourd face aux puissants liens maçonniques de son rival. N'empêche : au-delà de la défaite personnelle de Jean-Pierre Raffarin, c'est aussi un carton rouge que les sénateurs de droite ont adressé hier à l'Exécutif. Par tradition, le Sénat a toujours brandi son indépendance par rapport aux états-majors politiques. En naviguant dans les eaux sarkozyennes depuis la campagne présidentielle, en recherchant un soutien politicien de circonstance, « le Pompidou poitevin a couru à sa perte."

LE TELEGRAMME Hubert Coudurier "Exit donc Jean-Pierre Raffarin, qui a commis quelques erreurs comme celle de se prévaloir du soutien garanti du chef de l'Etat avant de prôner tardivement l'indépendance du Sénat face à l'Exécutif. (...) le sénateur de la Vienne aurait dû s'émanciper du nouveau chef de l'Etat plutôt que de rechercher un improbable soutien de l'Elysée qui ne voulait s'engager en faveur de personne. "Il en fait trop", laissaient d'ailleurs entendre les collaborateurs de Nicolas Sarkozy. Par ailleurs, l'argument, selon lequel le fait de ne pas être issu du RPR au sein de l'UMP lui aurait donné plus de poids, n'a pas joué. En somme, être nommé à un poste est une chose. Etre élu est autrement plus complexe et suppose de ne rien laisser au hasard. Surtout, il faut s'émanciper pour prétendre rassembler. Jean-Pierre Raffarin avait beau dire que la relation d'inféodation existant entre François Fillon et Nicolas Sarkozy n'aurait pas été possible entre lui et Chirac, il s'est montré trop sûr de lui dans cette compétition complexe."
L'UNION Hervé Chabaud "La victoire sans bavure aux primaires UMP de Gérard Larcher illustre la volonté des néogaullistes de conserver la présidence du Sénat. Elle conforte leur ascendant au sein du parti présidentiel sur les libéraux et centristes qui les ont rejoints. (...) Sous ses rondeurs et son sourire jovial se cache un négociateur de talent qui est aussi un homme à poigne. En tout cas, sur l'échiquier majoritaire, il a fait échec et mat l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac. Comme si on lui faisait grief de son passage à Matignon. (...) S'il veut imprimer sa marque, il lui faut redonner du lustre à la Haute assemblée qui n'a jamais été aussi critiquée que depuis le référendum de sa mise à mort en 1969. Elle est regardée comme une principauté de privilégiés plus soucieux de verrouiller leurs petits avantages que de contribuer à l'élaboration de la loi avec le souci de l'intérêt général. Il faut en finir avec ces clichés réducteurs et dévastateurs."

L'INDEPENDANT DU MIDI Bernard Revel"A l'arrivée, la pente fut si forte que Raffarin dégringola et plus dure fut la chute. L'ancien Premier ministre s'en relèvera-t-il? Nettement battu par celui qui fut son ministre délégué au Travail, il est victime à la fois de son excès de confiance et de la nouvelle donne créée par le scrutin du 21 septembre qui a vu à la fois une forte poussée de la gauche et un rajeunissement des élus. Eh oui, le Sénat change et la droite voit déjà se profiler en 2011 la perte d'une majorité qu'elle détient depuis 1958. Dans un contexte qui lui est plutôt défavorable, elle a préféré jouer la carte Larcher qui a une image moins marquée et plus dynamique que celle de Raffarin. L'ancien Premier ministre de Jacques Chirac rêvait d'être le deuxième personnage de l'Etat. L'opportunité qui s'offrait à lui avait été le principal moteur de son action politique depuis son ralliement à Nicolas Sarkozy. Le rêve est passé. Jean-Pierre Raffarin reste un simple sénateur, soudain relégué par ses propres pairs de l'UMP dans sa condition d'homme du passé. "

LA REPUBLIQUE DU CENTRE Jacques Camus"Ce pourrait être la dernière "raffarinade"en date après la primaire UMP pour la future présidence du Sénat: "L'Assemblée est haute mais les coups volent bas". L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a en effet été nettement battu dès le premier tour de scrutin par son ministre délégué au Travail de l'époque, Gérard Larcher. (...) Tout cela s'est déroulé dans un silence feutré. C'est bien connu, les votes du Sénat sont impénétrables. Et les sénateurs, quoi qu'on en dise, sont incorrigiblement mutins. Il a suffi que Jean-Pierre Raffarin se prévale de ses bons rapports avec Nicolas Sarkozy et promette plus de visibilité et de notoriété au Sénat à travers sa stature nationale, pour que les "sénateurs de base" se tournent vers Gérard Larcher, homme du sérail et de la proximité. Jaloux de son indépendance et de ses pouvoirs, le Sénat n'est pas seulement "l'anomalie démocratique" dénoncée par certains. C'est aussi un peu une énigme politique. "

LA LIBERTE DE L'EST Gérard Noel "Est-ce une surprise ? Oui sans doute pour ceux qui jugeaient que l' ex-Premier ministre de Jacques Chirac avait une image d'homme d'Etat susceptible de le propulser sur "le plateau". Seulement les sénateurs ne sont pas forcément éblouis par la notoriété et tout se joue dans le contact personnalisé auprès des chers collègues. D'ailleurs qui aurait osé miser en 1998 sur les chances de Christian Poncelet de succéder à René Monory et d' obtenir ce qu'il qualifia dans son allocution inaugurale de "couronnement républicain". On imagine la déception de Raffarin qui en viendra sans doute à s'interroger sur l'effet négatif de sa proximité revendiquée avec Nicolas Sarkozy ou a contrario sur son étiquette d'ancien UDF. Ce qui est sûr, c'est que l'homme de "la nouvelle gouvernance" durant son passage à Matignon ne pourra faire de la vénérable maison une institution "libre et moderne" ainsi qu'il le proclamait."

LA NOUVELLE REPUBLIQUE DU CENTRE OUEST Hervé Cannet" Quand Jean-Pierre Raffarin, qui surfait sur sa réputation, son envergure internationale, son image, s'est réveillé, il était déjà un peu tard. Sur le terrain du lobbying, le Poitevin s'est aussi laissé distancer par le Normand. Les réseaux de celui qui sera le successeur de Christian Poncelet ont su trouver les caisses de résonance efficaces. Du coup, la " descente " de Nicolas Sarkozy en Poitou-Charentes a eu un goût de " un peu trop " et le repas avec Jacques Chirac, très (trop ?) médiatisé a été le coup de grâce. Les Présidents de la République n'ont pas de place dans le jeu subtil du Palais du Luxembourg. Ceux qui se gaussaient déjà du chabichou de Ségolène Royal vont pouvoir rajouter une comparaison culinaire à leur actif et surnommer, après une pareille déconvenue, Jean-Pierre Raffarin, le " broyé du Poitou ". "

LE DAUPHINE LIBERE Didier Pobel "Après "l'enfer de Matignon", le Golgotha du Sénat. Rien, décidément, ne sera épargné à Jean-Pierre Raffarin. La défaite qu'il a subie, lors de la primaire UMP pour la présidence du Palais du Luxembourg, est carrément humiliante. Non seulement il se retrouve largué à 22 voix d'écart, mais son tombeur, Gérard Larcher, n'est autre que son ex-ministre délégué au Travail. "C'était une belle finale. Bravo au vainqueur!", a-t-il lancé en faisant plus que jamais le dos rond, mais sans pouvoir dissimuler ses yeux embués. La vie politique a beau être un univers dans lequel on s'endurcit, on n'en reste pas moins homme et il y avait ainsi, inévitablement, quelque chose d'émouvant dans ce énième basculement de notre "Culbuto" de la République. Se relèvera-t-il, cette fois-ci? On voit mal comment. C'est que l'élu de Poitou-Charentes, au nez de rugbyman et au pas de chanoine provincial, n'était peut-être, au fond, pas destiné à aller brûler ses ambitions sur l'autel sacrificiel du pouvoir."

LA MONTAGNE Daniel Ruiz"La défaite était prévisible, la gifle est retentissante pour Jean-Pierre Raffarin ! En un seul tour de scrutin, Gérard Larcher a été désigné par ses pairs du sénat pour être candidat, le 1er octobre, au siège de deuxième personnage de l'État. Rondeurs de chanoines et sourires carnassiers, le duel sans merci qui les a opposés, a mis à mal la légendaire courtoisie du Luxembourg. Les perfidies se sont succédées dans une bataille qui, il est vrai, valait bien la chandelle et quelques coups de canif dans la ouate ordinaire et dorée des ors républicains. Jean-Pierre Raffarin savait qu'il n'était pas favori face au très habile Larcher qui prépare son affaire depuis un an et avait même refusé le portefeuille de l'agriculture. L'ancien Premier ministre a bien tenté d'inverser l'inéluctable en se donnant une légitimité par la communication, mais il en a trop fait. (...) Jean-Pierre Raffarin paye aussi sans doute son passé giscardien dans cette haute assemblée où la généalogie politique alimente de tenaces rancunes."

LA PRESSE DE LA MANCHE Jean Levallois"Gérard Larcher, en fait, est un sénateur bon teint qui connaît et qui aime le Palais du Luxembourg où il compte, au-delà des étiquettes et des tendances, de solides amitiés. Jean-Pierre Raffarin vient, pour sa part, de la filière UDF, mais il était proche de Jacques Chirac qui, en 2002, en fit son Premier ministre. On pouvait penser qu'il était le plus apte à rassembler les voix centristes sur son nom. Mais la personnalité des candidats a peut-être été plus déterminante encore que leur parcours politique. Gérard Larcher a un tempérament plus dynamique que Jean-Pierre Raffarin. Et dans un Sénat qui vient d'être renouvelé, qui se rajeunit et qui se féminise, le groupe UMP a sans doute voulu que ce soit un personnage tonique qui s'engage dans une évolution plus profonde de la Haute assemblée."

mercredi 24 septembre 2008

Sénat: la cuisante défaite de Raffarin hypothèque son avenir national


PARIS (AFP) — L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a subi mercredi, lors de la primaire UMP pour la présidence du Sénat, une cuisante défaite qui hypothèque son avenir politique au niveau national.
Le sénateur de la Vienne, 60 ans, a été battu dès le premier tour de scrutin par son collègue des Yvelines, Gérard Larcher, 59 ans, l'écart entre les deux hommes -22 voix- étant, de l'avis général, nettement supérieur aux pronostics avancés ces derniers jours.
Les yeux embués, il s'est assez vite éclipsé, lançant simplement à la presse: "c'était une belle finale. Bravo au vainqueur!".
Humiliation supplémentaire pour celui qui rêvait du "plateau" depuis des années, ses pairs lui ont préféré celui qui n'était que son ministre délégué au Travail pendant son passage à Matignon (2002-2005).
Dans les couloirs, chaque sénateur y allait de son commentaire sur les raisons de ce vote sans appel.
"C'est un vote utile après le résultat des sénatoriales de dimanche" et la forte progression de la gauche, "le groupe a voulu affirmer sa cohésion autour du candidat qui apparaissait le mieux placé", a déclaré à l'AFP Philippe Marini, qui s'est classé troisième dans cette primaire.
Réputé proche de M. Raffarin et ancien patron du groupe UMP, le chiraquien Josselin de Rohan a souligné que le sénateur de la Vienne avait fait "une campagne d'homme d'Etat" là où M. Larcher s'est présenté comme "un ancien de la maison" et "a fait une campagne de proximité".
"L'un s'est tourné vers l'extérieur, l'autre vers l'intérieur", a renchéri Isabelle Debré.
"Il a fait trop de battage médiatique. M. Larcher s'est montré plus humble. C'est un peu la victoire des sénateurs de base", commentait une sénatrice de l'est.
Certains n'ont pas manqué non plus de souligner "l'erreur de stratégie" de M. Raffarin, qui "s'est trop prévalu de l'appui de Nicolas Sarkozy" ces derniers temps. "Au Sénat, il ne faut jamais mettre le président de la République dans le jeu !", mettait solennellement en garde à l'automne dernier M. de Rohan.
Autre raison avancée pour expliquer la défaite de M. Raffarin: la deuxième étape de la décentralisation, qu'il a portée en 2003. "Ce n'est pas le sujet de prédilection des sénateurs, ils n'en voulaient pas et certains le lui ont fait payer cher", analyse une source parlementaire UMP.
La lourde défaite de l'ex-Premier ministre de Jacques Chirac pose aussi la question de son avenir politique national. M. Raffarin avait lui-même laissé entendre qu'il quitterait la vice-présidence de l'UMP quelle que soit l'issue du vote.
"Il continuera de jouer un rôle essentiel au sein" du parti, a sobrement commenté l'UMP mercredi.
"La vie politique est dure et souvent injuste", avait, ironie du sort, lancé M. Raffarin en commençant son discours devant ses pairs et en rendant hommage aux... battus de dimanche.
Tout en déclarant son "amitié" pour son adversaire, M. Larcher a lâché après sa victoire: "la confiance, ça se tisse, ça ne se quémande pas. Pour moi, ce n'était pas l'achèvement de ma vie".

Jean-Pierre Raffarin perd la primaire UMP


PRESIDENCE DU SENAT. L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a subi mercredi, lors de la primaire UMP pour la présidence du Sénat, une cuisante défaite qui hypothèque fortement son avenir politique au niveau national !


Gérard Larcher a remporté mercredi dès le premier tour la primaire UMP pour la présidence du Sénat, qui devrait donc lui revenir le 1er octobre lors du vote de la Haute assemblée, puisque la droite y est majoritaire, a annoncé le groupe sénatorial UMP. L'ancien ministre du Travail et sénateur-maire de Rambouillet (Yvelines), 59 ans, a obtenu, avec 78 voix --deux de plus que la majorité absolue-- une large victoire sur son principal rival, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui a recueilli 56 voix. Le troisième postulant, le sénateur-maire de Compiègne (Oise) Philippe Marini, a obtenu 17 suffrages. 152 sénateurs UMP étaient inscrits, tous ont voté. Il y a eu 1 vote nul.
Le vainqueur de cette primaire a toutes les chances d'emporter la présidence, l'UMP restant majoritaire au Sénat, même si elle a perdu dix sièges lors des sénatoriales de dimanche. Le successeur de Christian Poncelet, 81 ans, dont 10 de présidence du Sénat, sera élu par l'ensemble des sénateurs en séance publique mercredi 1er octobre, premier jour de la session ordinaire du Parlement.

Très ému, le sénateur des Yvelines a déclaré mesurer que "cette responsabilité (lui) donne des devoirs", dont celui "d'être à la hauteur de la confiance (qu'on lui a) témoignée". "Aujourd'hui, le groupe UMP du Sénat a fait une démonstration qu'on pouvait faire un choix serein, un choix loyal, un choix entre des amis", selon lui.

"C'était une belle finale, bravo au vainqueur", a dit M. Raffarin, les larmes aux yeux.

Gribouille et le capital


Changé. C'est la commune de Mayenne où Nicolas Sarkozy a tenté de justifier il y a quelques jours , la mise en place d'une taxe additionnelle de 1,1 % sur tous les revenus du patrimoine, destinée à financer le revenu de solidarité active.
Changé. Le lieu était bien choisi, tant ce nouveau prélèvement au moins le dixième créé en France en moins d'un an constitue un virage à 180 degrés dans l'approche présidentielle des problèmes hexagonaux.

Le revenu de solidarité active n'est pas la panacée du siècle. Pas plus que ne l'ont été la coûteuse allocation de parent isolé, le désastreux revenu minimum d'insertion et l'inefficace prime pour l'emploi. Il comble d'aise les socialistes qui voient toujours dans l'État un puits sans fond capable de subvenir aux besoins de tous. Mais il a un gros mérite, c'est qu'il est lié à la reprise d'un travail, dont il vient accroître les revenus. Il répond donc à la logique «aide-toi et l'État t'aidera» tout en faisant disparaître petit à petit les autres revenus d'insertion ou allocations diverses dont la France est si prodigue.

Fallait-il pour autant le financer par la création d'une taxe sur les 140 milliards d'euros des revenus du capital ? Sûrement pas. Et Gribouille, qui se cachait dans un ruisseau pour ne pas être mouillé par la pluie, n'aurait pas fait pire. Le capital et le travail sont les deux carburants de l'économie. Le pouvoir de n'importe quel État est, bien sûr, de taxer à sa guise l'un et l'autre. Et en la matière, la France atteint des records qui font d'elle la championne des prélèvements obligatoires. Taxer le travail pousse à la délocalisation. Taxer le capital sous prétexte qu'il serait trop bien rémunéré actuellement ! pousse également celui-ci à changer d'affectation.
Car taxer le capital, ce n'est pas taxer les capitalistes, ce n'est pas étêter les plus grosses fortunes françaises qui s'organisent avec soin pour sanctuariser leur capital. C'est au contraire taxer les classes moyennes. Ceux qui travaillent plus pour gagner plus, pour épargner davantage au profit d'une retraite que l'impéritie des pouvoirs publics rendra insuffisante. Tous ces Français ordinaires qui détiennent quelques actions souvent au nom d'un patriotisme économique , de l'assurance-vie dont on a besoin pour financer le déficit budgétaire ou du foncier locatif vont voir leur rendement amputé, pour la seule raison que «depuis plusieurs années les salaires progressent moins vite que les revenus du capital». La taxe de 1,1 % inventée par quelques beaux esprits technocratiques n'est donc bien qu'un «impôt sur l'effort et la sagesse», comme le dit Alain Lambert, l'ancien ministre du Budget.

Si Nicolas Sarkozy estime normal «dans un effort de solidarité» que chacun aide les plus pauvres à sortir de l'exclusion, il aurait pu penser aussi à faire contribuer les travailleurs clandestins en tirant un trait sur l'aide médicale d'État, qui coûte 800 millions d'euros par an, et à mettre fin à quelques gaspillages comme les 400 millions d'euros réservés à l'audiovisuel extérieur, plutôt que de frapper une fois de plus ceux qui créent des richesses. Il est dommage que, pour sa rentrée, le président de la République ait choisi l'habileté politique aux dépens de l'efficacité économique.

Cette année, l'été s'est terminé à Changé.

mardi 23 septembre 2008

Copé : il n'y a pas "les modernes" et "les crétins"

Le président du groupe UMP à l'Assemblée Nationale, qui ne cache rien de ses ambitions présidentielles, affirme que "ce n'est pas parce que l'on n'est pas d'accord, sur telle ou telle mesure, avec le président que l'on doit être classé dans le camp des ringards".

Le président du groupe UMP à l'assemblée nationale, Jean-François Copé, estime dans un entretien publié jeudi 18 septembre dans l'Express, qu'il n'y a pas, au sein de la droite, d'un côté "les modernes qui approuvent" la politique de Nicolas Sarkozy et de l'autre "les crétins qui le nuancent".


Alors que le chef de l'Etat a appelé ses proches à former "une droite moderne et décomplexée", Jean-François Copé répond qu'il faut "être clair" : "ce n'est pas parce que l'on n'est pas d'accord, sur telle ou telle mesure, avec le président de la République que l'on doit être classé dans le camp des ringards".


"Il n'y a pas, à droite, les modernes qui l'approuvent et les crétins qui le nuancent !", lâche-t-il.ArchaïsmeLe député de Seine-et-Marne estime que "désormais, c'est la gauche qui recouvre l'essentiel du champ de l'archaïsme. C'est pourquoi je ne crois pas qu'il y ait de clivage insurmontable entre droite moderne et droite archaïque".Selon lui la droite doit encore évoluer dans son "regard sur le monde" et "sur la question de l'identité française".


Jean-François Copé préconise de "progresser" sur "l'articulation entre identité et diversité" et de "prolonger la question de la discrimination positive".A la question "Nicolas Sarkozy constitue-t-il un modèle pour vous ?", le député préfère répondre "un exemple et une référence". "Rien de ce qui a constitué son parcours depuis que celui-ci est public ne m'a échappé (...) Je le connais très bien et je comprends les ressorts qui ont fait son immense succès". Il cite aussi Jacques Chirac, qui lui a donné sa "première leçon de politique", "une leçon de solidité psychologique et de détermination qui m'ont marqué à vie", ainsi que Dominique de Villepin pour sa "solidité" et son "vrai panache".A gauche, il n'admire "aucun" de ses aînés, "sauf peut-être Dominique Strauss-Kahn, l'adversaire le plus dangereux pour (la droite) mais qui n'a pas réussi, à (son) grand étonnement, à faire ce hold-up social-démocrate qui a eu lieu dans tous les autres partis socialistes européens".Ambitions présidentiellesPar ailleurs, Jean-François Copé, qui ne cache rien de ses ambitions présidentielles, affirme n'avoir "pas envie de courir trop vite vers le poste suivant". A la question de savoir ce qui le pousse "à vouloir devenir à tout prix président de la République", il déclare : "que voulez-vous que je vous dise ? C'est en moi depuis toujours : j'ai toujours voulu m'engager en politique, je n'ai jamais hésité avec un autre parcours"."Afficher son ambition, ce n'est pas caricatural ! (En politique), on ne peut pas dissimuler !
Celui qui est sincère, cela se voit. Celui qui manque à sa parole une fois, on sait qu'il recommencera", a-t-il poursuivi sans citer de nom."Prendre son temps"Cependant "pour la première fois", assure-t-il, il a "envie de prendre (son) temps". Rappelant qu'il a été maire de Meaux à 30 ans, benjamin de l'Assemblée nationale mais aussi "le plus jeune député battu" et ministre du Budget à 40 ans, il n'a "cette fois-ci pas envie de courir trop vite vers le poste suivant"."Je suis bien, je suis passionné par ce que je fais" à la tête du groupe UMP à l'Assemblée nationale, dont le rôle va être "totalement transformé" par la réforme des institutions. "Le président de groupe n'est pas le subordonné du chef du gouvernement", souligne celui qui entend "en dire beaucoup plus" via son club politique GenerationFrance.fr.
Se qualifiant, d'un mot, comme quelqu'un de "déterminé", Jean-François Copé déclare être "comme le président, un petit Français de sang-mêlé". Il est d'origine roumaine par son père et pied-noir par sa mère. A l'automne dernier, le député avait clairement affiché ses ambitions présidentielles dans l'optique de l'élection de 2017.

Alain Lambert veut «arbitrer entre Larcher et Raffarin»










INTERVIEW -
Le sénateur de l'Orne se dit toujours prêt à être candidat à la présidence du Sénat, pour revaloriser le pouvoir de la Haute Assemblée. Il compte être le grain de sable dans le duel annoncé entre les deux favoris de l'UMP pour succéder à Christian Poncelet.

Vous avez lié votre candidature à la présidence du Sénat à la réponse de vos collègues sénateurs à un questionnaire que vous leur avez envoyé. Où en êtes-vous ?
J'ai toujours dit que je soutenais la candidature de Philippe Marini, donc je persiste. S'il sort vainqueur des primaires, je me rangerai derrière lui. En revanche, s'il n'est pas issu des primaires, mon devoir sera de me présenter. Je suis prêt à arbitrer entre Larcher et Raffarin. Et pour le moment, je travaille comme si j'étais déjà candidat. D'ailleurs, les sénateurs qui ont répondu à mon questionnaire sont 60% à estimer que ma candidature serait une bonne chose.
Mais pourquoi vous présenter au risque de diviser la majorité ?
J'ai des idées dont j'estime qu'elles correspondent aux attentes des Français, des idées nouvelles, qui correspondent au Sénat nouveau qui est né dimanche soir des élections. Pour moi, la réforme constitutionnelle place le sénat à égalité avec le gouvernement. Il appartient désormais aux sénateurs de dire qu'ils veulent s'emparer de ces pouvoirs nouveaux. Cette réforme revalorise le rôle du parlement. Or, l'Assemblée ne peut pas investir ces pouvoirs, car son calendrier est trop lié à celui de la présidence. C'est donc au Sénat de le faire, d'assurer et d'exercer son indépendance. Il doit être à égalité avec l'exécutif.
Vos idées sont-elles partagées par vos collègues sénateurs ?
Bien entendu. En privé, les membres de la majorité disent la même chose que moi : ils sont furieux d'être considérés comme des objets par le gouvernement, en en ont marre du manque de considération de l'exécutif et des consignes de vote. Moi, je ne veux plus que Sarkozy me traite comme un laquais et beaucoup de sénateurs sont dans ce cas.
Vous comptez sur le soutien de l'opposition ?
Si les autres sénateurs tiennent à rester sous la férule du gouvernement, libre à eux. Mais l'opposition devra s'exprimer sur le sujet et expliquer pourquoi elle refuse d'exercer ces nouveaux pouvoirs.
Que pense l'Elysée de votre action ? Vous avez subi des pressions ?
Vous savez, l'Elysée s'est désespéré de mon cas ! J'ai toujours refusé qu'on me traite comme une serpillière, même si je suis tout à fait prêt à avoir une oreille attentive lorsque le gouvernement se conduit bien. C'est Nicolas Sarkozy qui m'a convaincu de voter cette réforme des institutions alors que j'étais sceptique au départ. Mais je suis persuadé que mes propositions sont pleines de bon sens et que j'ai toutes mes chances. Et puis après tout, je n'ai pas besoin du soutien du président pour gagner ma vie !

La bataille pour la présidence du Sénat commence.


Ils se sont croisés, tout au long de la soirée, mais se sont à peine parlé.
Gérard Larcher, Jean-Pierre Raffarin, Philippe Marini sont tous les trois candidats à la primaire qui, mercredi 24 septembre, désignera celui que le groupe UMP souhaite voir accéder à la présidence du Sénat.

Dimanche 21 septembrte, chacun a soigneusement évité de croiser le fer avec ses rivaux. Juste quelques amabilités convenues, deux ou trois considérations d'ordre général, et puis s'en est retourné à sa campagne, celle qui doit décider du successeur de Christian Poncelet.
Le président sortant, lui, ne s'est pas montré dans la salle des Conférences, où un studio aménagé par la chaîne Public Sénat retransmet en continu les résultats et les commentaires des élections sénatoriales. Evitant tout contact avec la presse, il est resté longtemps enfermé dans son bureau. "Il fait son travail de président : il félicite les nouveaux élus et réconforte les battus", justifie son cabinet.
Jusqu'au bout, M. Poncelet aura voulu se croire président. Quand les invités ont commencé à prendre congé, les techniciens à ranger leur matériel, les journalistes à se retirer, il a enfin franchi la cour qui sépare le Petit Luxembourg –la résidence des présidents du Sénat– du Palais. Escorté de deux huissiers en habit d'apparat, l'épée au côté, le bicorne à la main, il a gravi l'escalier d'honneur puis s'est engouffré dans le couloir menant à l'étage du groupe UMP.
Les convives avaient presque fini de faire un sort au buffet. "On n'avait pas prévu que les électeurs des Français de l'étranger viendraient tous ici pour fêter la défaite de Paillé", avoue un responsable du groupe. Le "tombeur" de Dominique Paillé, conseiller politique de Nicolas Sarkozy et porte-parole de l'UMP, est Christophe Frassa, un divers droite. A peine élu, il a décidé de rejoindre le groupe UMP. Il y est fêté comme un héros.
FINS DE RÈGNE TOUJOURS CRUELLES
Pendant ce temps, M. Larcher, un verre à la main, picore dans les plateaux qui n'ont pas encore été liquidés. Un mot à chacun –"on s'appelle demain, sans faute" –, un bras sur l'épaule de son interlocuteur. Le sénateur des Yvelines sait y faire. Les pointages au soir de l'élection semblent le placer en situation favorable. Un peu plus tard, il quitte les lieux. Confiant.
M. Raffarin, lui, est entouré de sa garde rapprochée. Il y a là Jean-Claude Carle, sénateur de Haute-Savoie et ancien secrétaire du Sénat, Bernard Saugey, sénateur de l'Isère et vice-président de la commission des lois et Roger Romani, le très chiraquien sénateur de Paris. Autour du quatuor, devise une pléthore de conseillers des cabinets ministériels, de Matignon et de l'Elysée. "Il faut tirer les leçons politiques de ce scrutin", répète le sénateur de la Vienne, convaincu d'être le mieux placé pour renouer le dialogue avec les autres composantes de la majorité.
"Le président vous appelle", lui glisse alors une collaboratrice. L'ancien premier ministre s' éclipse. On le guide vers un bureau adjacent. Cinq minutes, pas plus, avec le président sortant : juste le temps de laisser M. Poncelet lui faire part de son souhait "que tout se passe dans les meilleures conditions". Le sénateur des Vosges peut quitter la scène, épaules voûtées. A peine quelques fidèles sont là pour le saluer. Les fins de règne sont toujours cruelles.
MM. Raffarin, Saugey, Romani et Carle s'isolent alors dans un bureau. Ils débouchent une bouteille de champagne. Cette fois, la bagarre est lancée, il s'agit de faire vite. Pas un regard pour M.Marini, qui fait les cent pas dans le couloir. M. Raffarin fonce vers Alain Lambert, qui refuse toujours de se plier à la primaire UMP. Il l'entraîne par le bras et s'isole avec lui.
Il est presque 22 heures lorsque les deux hommes ressortent. "Il appartient à Jean-Pierre Raffarin de mettre l'UMP, et sans doute le président de la République, face à ses responsabilités, confie le sénateur de l'Orne. Ce soir, nous avons la démonstration que cette stratégie qui consiste à limiter la majorité à la seule UMP est une erreur. Je lui ai fait part de mon sentiment. Il ne m'a pas donné le sien. Mais si Marini n'est pas en mesure d'être élu, je voterai pour Raffarin." La contre-offensive menée par le sénateur de la Vienne vient de marquer un point.

lundi 22 septembre 2008

Sénatoriales : la gauche progresse, l'UMP limite la casse!


François Hollande tablait sur 10 à 15 sièges supplémentaires pour le PS. Dimanche 21 septembre, les résultats des sénatoriales sont allés au-delà de ses espérances : le Parti socialiste et ses alliés conquièrent 23 sièges, alors que l'UMP en perd 10. (Voir les résultats ici). Défavorisée par un mode de scrutin qui surreprésente les élus des communes rurales, la gauche a su profiter de sa bonne implantation locale, renforcée en mars aux élections municipales et cantonales.

Des victoires "historiques" pour le PS. La victoire de François Rebsamen, maire de Dijon et François Patriat, président du conseil régional de Bourgogne, tous deux élus en Côte d'Or, mettent fin à une domination des sénateurs de droite sur le département depuis 1948. En Corrèze, l'ancien fief de Jacques Chirac, les deux sièges de droite ont été gagnés par le PS. La gauche prend également l'avantage dans les Bouches-du-Rhône, où elle prend cinq des huit sièges. En Ille-et-Vilaine, qui comptait trois sénateurs UMP et un centriste, trois sénateurs socialistes, dont l'ancien maire de Rennes Edmond Hervé, ont été élus. Le seul siège de Dordogne passe de l'UMP au PS. Et la gauche prend pied dans un département très ancré droite, les Alpes-maritimes, en s'emparant du nouveau siège. Le PS consolide également ses bastions : en Ariège, dans l'Aude, dans les Côtes d'Armor, ses candidats sont largement réélus.

L'UMP limite la casse. Le groupe du parti présidentiel recule, mais tient bon : il perd 10 sièges mais prend plusieurs des nouveaux sièges créés à l'occasion du rédécoupage, notamment en Outre-Mer. Plusieurs figures de la droite sont battues : Charles Millon rate son retour politique dans l'Ain, Dominique Paillé, porte-parole de l'UMP, subit une défaite cuisante dans le collège des Français de l'étranger. Mais la droite conserve ses bastions : dans l'Eure, en Charente-Maritime, en Eure-et-Loir, le parti présidentiel conserve tous les sièges. Et prend à la gauche, divisée, un siège en Haute-Garonne. Néanmoins, sur le plan électoral, le parti présidentiel engrange sa troisième défaite, après les municipales et les cantonales de mars.

Les centristes paient leurs divisions. Le groupe Union centriste, qui regroupe partisans du MoDem et du Nouveau centre, sort paradoxalement affaibli et renforcé de ce scrutin. Affaibli, car il perd un élu MoDem, et paie, dans plusieurs départements le prix de la division de la famille centriste. Renforcé, car il devient de plus en plus incontournable pour le groupe UMP, tant pour faire voter les lois que pour élire le président du Sénat.

MRC et PCF tirent leur épingle du jeu. Une des victoires les plus remarquées dimanche : celle de Jean-Pierre Chevènement (Mouvement républicain et citoyen) dans le Territoire de Belfort, face à un candidat socialiste. Ancien maire de Belfort, ancien député, Chevènement retrouve un mandat parlementaire, qu'il espère utiliser comme une tribune nationale. Dans l'Allier, c'est le PCF prend un siège à l'UMP, et compense la perte d'un siège de sénateur des Français de l'étranger. Le groupe communiste devient le seul groupe parlementaire majoritairement féminin, selon sa présidente, Nicole Borvo.Quelle influence sur l'élection du président du Sénat ? Le groupe UMP doit désigner, mercredi, son candidat au plateau, entre Gérard Larcher, Jean-Pierre Raffarin et Philippe Marini. Mais pour être élu président le 1er octobre, le candidat de l'UMP devra savoir séduire les sénateurs centristes et radicaux. Le rapport de force au Sénat n'est pas profondément modifié. La gauche n'a pas encore voix au chapitre. Mais si les sénatoriales de 2011 confirment sa poussée, un basculement à gauche du Sénat - du jamais vu depuis le début de la Ve République.

jeudi 18 septembre 2008

J'ai lu: Leotard : Ca va mal finir !

François Léotard : "Depuis que tu es à l’Elysée je suis inquiet"

Au cours de leur vie politique, les deux hommes se sont croisés et appréciés. Mais aujourd’hui François Léotard, qui publie chez Grasset un texte au titre sans équivoque

"Ca va mal finir", dresse un réquisitoire impitoyable sur l’action du Chef de l’Etat.


Ca a débuté comme ça. Une élection, une fête, du Champagne. Et du chiffre d'affaires au mètre carré. C'était pétillant. Je n'allais pas bouder mon plaisir puisque j'avais voté pour lui. [...] Naturellement mon cote gaulliste avait quelques regrets. La France prenait des allures de grande surface, et parmi les candidats mon produit était en tête de gondole. La publicité et les promesses s'accompagnaient l'une l'autre comme deux petites voleuses qui font les sacs à main. Ensemble tout était possible. J'étais heureux qu'on soit ensemble. C'est étonnant comme on aime à croire ce qui n'est pas croyable.Il a fallu plusieurs mois pour entendre parler de faillite. L'homme de Matignon, Mon le velouté, s'était laissé aller. Faillite ! C'est un mot que l'on aurait aimé entendre au mois de mars, avant l'élection... Au moment des giboulées. On s'y serait fait. Moi, je pensais à Churchill : "Je n'ai à vous offrir que de la sueur, des larmes et du sang." Et Londres bombardée tous les soirs. Nous, on allait très bien. Merci. La dette faisait à peu près l'équivalent du budget de l'Education nationale. Les intérêts seulement ! Pas le capital. Je me disais : ça va être bien. On pourra faire deux fois plus de lycées... Il suffira de rembourser ce que nous devons, de revenir à l'équilibre et le tour sera joué ! D'autres le font autour de nous. C'aurait été une promesse de grande qualité. Un millésime rare au rayon de l'œnologie politique. J'avais oublié que la dette, c'est comme la morphine : du bonheur immédiat ! On a donc choisi la béatitude. [...] Dès le lendemain on ne fut pas déçu : la retraite monastique bercée par le clair de lune sur un scénario de Fitzgerald, le clapotis des flots au large de Malte, puis aussitôt après le déferlement des milliardaires, la chasse aux nigauds baptisée modestement "ouverture", les infirmières bulgares, le drapeau tricolore relooké par Prada, les intermittences du cœur sous les ombrages de la Lanterne, un gouvernement tétanisé par les engueulades, les escapades à Saint-Tropez, enfin les bien-aimés du pouvoir, le gratin du Bottin mondial : Chavez, El-Assad, Kadhafi, Poutine... les cancres du passage en terminale de la démocratie. Je commençais, petit à petit, à bouffer mon bulletin de vote. [...] Sarkozy, c'est Glenn Gould en moins délicat. Il joue avec les mots sur son piano. Un artiste. Comme l'interprète canadien, il accompagne ses partitions de soupirs, de mouvements du visage qui donnent à la pièce jouée la permanente allure d'un chef-d'œuvre. Mais ce n'est pas du Bach.Prenons l'exemple de ses rapports avec la police. Ils ont séduit une droite qui ne plaisante pas avec ces choses-là, ils ont alimenté ses nombreux discours, et sans doute, comme pour tous les enfants, marqué son parcours. Voilà une institution qu'il aime. Il s'y plaît. [...] Sarkozy ne parle pas de la police. Il est la police. Il est l'ordre. L'ordre seulement, mais l'ordre complètement. Sa doctrine est faite : les loubards des banlieues n'ont pas de problèmes sociaux, ni de logement, ni de culture, ni d'emploi. Les pédophiles n'entrent pas dans la catégorie de l'acquis mais dans celle de l'inné, les récidivistes que la prison a largement amochés doivent y retourner le plus vite possible. Ils ont été jugés ? Aucune importance. Pour le même délit, déjà purgé, on va inventer 'un suivi' en milieu fermé, c'est-à-dire une deuxième prison qui s'ajoute à la première, mais sans jugement. A quoi bon ? C'est l'Etat qui doit décider, c'est-à-dire l'exécutif, c'est-à dire la police. Il semble que notre président n'ait lu ni Tocqueville, ni Montesquieu, ni Benjamin Constant, il semble que la séparation des pouvoirs lui soit une énigme. Si l'on rend la justice Place-Beauvau, ce sera plus rapide. Et surtout plus près de l'Elysée. [...] On se souvient qu'il répétait volontiers qu'on ne faisait appel à lui que dans les moments désespérés. Alors il arrivait, soulevait le RPR et l'exaltait en quelques jours, redressait le budget de la nation, rendait à la police la confiance qui lui manquait. [...]C'est vrai, on aurait dû se méfier. Dans le monde sauvage des animaux politiques, il ne faut pas être sur le passage d'un prédateur. Je le sais, j'ai traversé imprudemment la savane. Chirac était un carnassier débonnaire. Avec lui, on était mort, mais c'était sans rancune. Chacune de ses victimes, antilope déchiquetée et consentante, devenait digne d'une amitié nouvelle définitivement inoffensive. Avec Sarko, c'était différent. Le fauve avait - si l'on peut dire - une mémoire d'éléphant. Un jour, me parlant justement de Chirac, il m'avait dit : "François, n'oublie jamais ceci : je suis fidèle à mes ennemis." J'en ai encore froid dans le dos. L'ouverture n'a rien changé à cela. Elle donne à la victime un côté comestible qui la fait s'aplatir avec une docilité déconcertante. La douceur de Jack Lang dans ses approches concentriques du pouvoir fait penser aux roucoulements des pigeons qui ne voient pas, dans la casserole, les olives dont ils seront bientôt entourés. [...] Et je crains que la belle histoire qui nous est racontée du haut de l'Elysée ne se termine mal. Parfois je ne peux empêcher un certain malaise de venir en moi. J'essaie de le chasser et il revient. Je prends un livre et ça revient de plus belle. [...] Depuis que tu es à l'Elysée je suis inquiet. Qu'est-ce qui t'a pris exactement ? Je lis dans un journal que désormais la police française arrête des enfants... J'ai suivi avec consternation le morceau de Grand-Guignol qui t'a mis dans les bras de Kadhafi... J'apprends que tu as une «plume» qui te fait dire des bêtises... Il paraît que tu n'écoutes plus ceux qui t'entourent... Tu aurais même traité mon ami Martinon d"'imbécile"... Et ce pauvre Mon avec ses beaux yeux de labrador... C'est pas bien tout ça, Nicolas. Je te le dis parce que nous avons grandi ensemble. [...] Et puis ces histoires d'ADN pour le regroupement familial, ce n'est pas toi ! Tu t'es fait déborder par quelques malades de l'UMP Des frénétiques... [...]Tu as eu raison de citer Guy Môquet. Cette jeunesse-là, intacte et fervente, qui s'abat d'un seul coup, laissant derrière elle le grand silence du courage, cette jeunesse-là, elle est belle et sans doute plus belle que la nôtre... J'aurais aimé qu'à côté de Guy Môquet tu cites Aragon, celui de 'l'Affiche rouge'. Parce qu'il parle de Manouchian et que le poème d'Aragon est lové dans l'écriture de la dernière lettre du futur fusillé. Pourquoi dis-je cela ? Parce que ces étrangers "mais nos frères pourtant" ont davantage honoré la France que ces "bons Français" qui tranquillement la salissaient à Vichy. Parce que ce sont souvent des étrangers qui ont aimé notre pays plus que nous ne l'avons fait. Parce qu'ils portaient "des noms difficiles à prononcer", parce qu'ils considéraient que peut-être dans le mot France il y avait un désir de droit et - qui sait - une résistance cachée.
"Ca va mal finir", par François Léotard, Grasset, 138 pages, 10 euros.

mercredi 17 septembre 2008

NOTES de LECTURE Une brève histoire de l’avenir


Je viens de terminer de lire un livre du mois de novembre 2006.
( que je n'avais pas eu le temps de bouquiner )




Il s’agit du livre de Jacques Attali, « une brève histoire de l’avenir ».


Il part de cette certitude que le monde changera plus dans les cinquante prochaines années que dans les cinq derniers siècles.

Le niveau de vie des Français sera très sérieusement réduit par la charge de la dette que nous laissons à nos enfants, sans doute chercheront-ils à annuler cet effet par une inflation qui pénalisera les plus faibles. Et pourquoi ne pas imaginer qu’à terme le peuple français arrive même à refuser la démocratie qui les aura conduits à ce désastre ?
Beaucoup à gauche comme à droite en France comme ailleurs, se contentent de discourir sur la grandeur de la nation, d’agiter les menaces qui pèsent sur elle, de gérer le déclin parfaitement évitable, à la petite semaine en renvoyant les choix difficiles à leurs successeurs. De fait à l’échelle de nos petites vies, c’est un parti pris raisonnable : la France est assez riche pour sombrer lentement.

Les réformes nécessaires ne sont pas faciles à accepter. Elles supposent de réduire l’endettement du pays en réduisant la dépense publique, de retarder l’âge de la retraite pour tenir compte de la longévité nouvelle, de relancer la politique démographique et d’intégration des populations étrangères dont nous avons besoin pour combler nos lacunes, de réformer profondément les services publics pour les amener à servir vraiment les plus démunis.
Il faudra :
- développer la démocratie participative
- moderniser les réseaux de communication (ports, gares, fibre optique, infrastructures urbaines)
- développer massivement la recherche industrielle et universitaire
- poursuivre une très ferme politique de sécurité intérieure
- mener une bataille frontale contre tout ce qui réduit la mobilité (drogue, alcool, obésité)
- aller vers une gestion plus rationnelle de l’eau, de l’énergie, des déchets et des ressources de la terre et de la mer
- monter une politique de promotion mondiale de la langue française
- doter nos armées de moyens de surveillance et d’intervention rapide
- faire une priorité de l’aide au développement de la Méditerranée dont la sécurité de la France dépendra dans le prochain demi-siècle
- promouvoir un véritable gouvernement européen, doté de compétences politiques militaires et sociales
Il en va de la survie de la démocratie, rien de moins.



Le premier tiers du livre constitue une des plus étonnantes histoires « co-évolutive » des civilisations humaines jamais écrite : de l’ancienne Egypte aux dynasties chinoises, en passant par le Bassin méditerranéen, le Moyen Age européen, l’Inde ou le Moyen-Orient, il met en perspective les trois ordres qui conditionnent le développement des sociétés humaines : l’ordre rituel (religieux), l’ordre impérial (militaire) et l’ordre marchand (contrôle de l’économie). Etape par étape, en suivant les « cœurs » du monde (Bruges, Venise, Anvers, Gênes, Amsterdam, Londres, Boston, New York et Los Angeles), il décrit l’implantation de la démocratie de marché, la naissance du capitalisme, la mondialisation, l’influence croissante d’Internet et des objets nomades dans les relations sociétales et dans les nouvelles formes de travail.

Mais progressivement, il se projette dans un avenir de plus en plus inquiétant, marqué par ce qu’il appelle « l’hyperempire » (l’extension de la démocratie de marché, avec ses règles impitoyables, allant jusqu’à la marchandisation du temps et du corps), « l’hyperconflit », (le choc armé de politiques, de cultures, de religions, entre des Etats ou des groupes se déclarant incompatibles, en lutte pour le contrôle des flux financiers, de l’énergie ou de l’eau). Des groupes puissants représentés par les mafias, les cartels, les « entreprises pirates », les « criminels en col blanc », s’appuyant sur « l’hypersurveillance », au détriment des règles de base de la vie privée et de l’éthique de la vie en société. De ce champ de bataille réel et virtuel des prochaines années Jacques Attali fait émerger la lueur de l’espoir.

Son livre se termine sur des options de construction positive et responsable de leur avenir par les humains, rassemblées dans ce qu’il appelle « l’hyperdémocratie ». Certes, on pourra dénoncer le caractère utopique, ou trop optimiste de cette vision à long terme. Certes, une collection de mots ne fait pas une politique globale, en particulier lorsque certains d’entre eux dénotent une certaine ambiguïté idéologique (comme « transhumanisme » ou « gouvernement mondial »). Mais les bases de la construction de ce grand futur sont jetées : réseaux solidaires, démocratie participative, « entreprises relationnelles », ONG, micro-crédits, intelligence collective... Encore faudra-t-il qu’au-delà des luttes de pouvoir et de l’égoïsme de chacun, les hommes prennent conscience de leur communauté de destin avec une nouvelle forme de « sagesse » pour référence principale.

Alors « se dessinera, au-delà d’immenses désordres, la promesse d’une Terre hospitalière pour tous les voyageurs de la vie ».

4 Gas va t-il construire un terminal méthanier au Verdon-sur-Mer, en Gironde, malgré l'opposition de la population ?


Lorsque 4 Gas, société néerlandaise a annoncé, l'an dernier, sa volonté de construire un port méthanier au Verdon sur Mer, en Gironde, elle n'avait pas imaginé que son projet susciterait autant d'oppositions. Un débat public a donc été lancé du 1er septembre au 14 décembre 2007 pour mesurer les inconvénients et avantages du projet. Le président de la Commission nationale du débat public vient de dressé le bilan de ce débat public et a proposé, notamment, d'éloigner les installations des habitations.
Rarement un débat public, à l'exception de celui sur le grand contournement de Bordeaux, aura été aussi vif en Gironde ces dernières années. La commission du débat public s'est même dite surprise par l'intérêt de la population. Ainsi, 2 400 personnes étaient présentes à la réunion du 29 octobre 2007 à Royan. Des débats "très chauds", où plusieurs personnes ont failli en venir aux mains. A Soulac, par exemple, 25 gendarmes ont été nécessaires pour calmer les esprits. Au cours des débats, il est apparu évident que la population dans le Médoc, ne voulait pas de ce projet de port méthanier. Comme s'il était besoin de le prouver, la municipalité du Verdon-sur-Mer a ainsi invité le 13 avril ses 1 230 électeurs inscrits sur les listes électorales à participer à une consultation "informelle" pour se prononcer pour ou contre "l'implantation éventuelle d'un terminal méthanier sur la zone industrialo-portuaire du Verdon". La consultation n'avait aucune valeur juridique, mais sa portée n'en était pas moins symbolique. Le résultat fut sans appel. Les électeurs se sont prononcés contre à 68% et pour à 31%, avec 1% de vote blancs ou nuls.
Il faut éloigner les installations des habitationsVendredi dernier, un nouvel élément est venu conforter leur position. Dans son bilan du débat public, le président de la Commission nationale du débat public, Philippe Deslandes, a proposé "d'éloigner les installations" des habitations. Le document est consultable sur internet : http://www.debatpublic-leverdon.org/. Par ailleurs, pour des raisons esthétiques, et afin de limiter l'impact d'un tel projet sur le tourisme dans le Médoc, il estime que "toute proposition d'enfouissement, partiel au minimum, des cuves et de réalisation d'une dune végétalisée, évoquée par le maître d'ouvrage, devrait être suivie d'effet". En effet, ce terminal méthanier, classé Seveso II, sera implanté à l'extrémité de l'estuaire de la Gironde, s'il est réalisé. Il comprendrait deux cuves de 165.000 m3, une unité de regazéification, une usine de cogénération et une torche de 25 m de hauteur.
Le président du débat public a également mis en balance les "38 à 52 emplois directs en phase d'exploitation" annoncés par 4Gas et "les retombées bien plus significatives du tourisme aussi bien pour la Charente-Maritime que pour la Gironde" que redoutent les opposants à ce projet. Enfin, il a souligné que le maître d'ouvrage devrait s'assurer que "la présence de méthaniers ne perturbe pas la navigation des plaisanciers" et que "les études de dangers devront prouver que 4Gas a pris toutes les mesures nécessaires pour réduire les risques" liés à ce type d'activités.

LGV Tours-Bordeaux : la course de vitesse


Aujourd'hui, les trois majors du secteur BTP (Bouygues, Vinci et Eiffage,) qui avaient été présélectionnés en 2007, vont remettre leur copie à Réseau ferré de France (RFF) pour la conception, la construction et l'exploitation de la ligne à grande vitesse de 302 kilomètres qui reliera Tours à Bordeaux.Projet attendu. Il s'agit d'un projet gigantesque qui, à l'horizon 2015, devrait permettre de relier Bordeaux à Paris en deux heures et dix minutes, pour un coût évalué à 7 milliards d'euros. Un projet très attendu aussi : pas un kilomètre de voie nouvelle n'a été posé sur cet itinéraire depuis 1989 quand la première section de Paris à Tours a été inaugurée, alors que le TGV « Med » jusqu'à Marseille a été achevé en 2001 et le TGV Est inauguré en 2007 jusqu'en Lorraine.Le 29 juillet dernier, la signature de la convention de financement du TGV Bretagne-Pays de la Loire avec les collectivités locales concernées a montré que dans toutes les régions, cette infrastructure est considérée comme un outil de développement d'autant plus indispensable que l'énergie est devenue plus coûteuse. Le Sud-Ouest, enclavé et congestionné par le trafic routier, en a plus besoin que jamais.RFF, qui sera l'autorité concédante, va se donner environ deux mois pour étudier les offres des candidats et les modifications qu'ils envisagent et pour relancer une deuxième consultation. Le temps ne presse pas, puisque la déclaration d'utilité publique de la section Tours-Angoulême ne devrait pas intervenir avant la fin du premier trimestre 2009. C'est à ce moment que le concessionnaire sera définitivement choisi, et arrêté le texte signé par RFF avec lui.Ce sera une première pour un chantier ferroviaire de cette importance. Il y a néanmoins un précédent, à moindre échelle, pour les 55 kilomètres de la ligne internationale Perpignan-Figueras concédés à un groupement franco-espagnol constitué entre Eiffage et Dragados.En matière ferroviaire, la rentabilité restant plus faible et incertaine, comme l'a montré Eurotunnel, il est néanmoins prévu un financement public d'environ la moitié de l'investissement.
L'État l'a fixé et les collectivités ont été priées de cotiser, sous peine de ne jamais voir la LGV réalisée.
Schéma courant. Poitou-Charentes serait « taxée » de 310 millions d'euros (ce que les élus n'ont pas accepté le 8 septembre dernier à Poitiers), l'Aquitaine de 800 millions (ce qui semble acquis mais n'a pas fait l'objet d'un accord vendredi dernier), et les collectivités de Midi-Pyrénées ont donné leur accord de principe, jeudi à Toulouse. Même le Limousin a accepté de financer à hauteur de 50 millions d'euros dans la perspective d'une future LGV Poitiers-Limoges. Pour le reste, RFF, l'État et l'Union européenne compléteraient selon un schéma maintenant courant. La seule inconnue qui demeure est ce que le concessionnaire acceptera de prendre à sa charge, mais il est malheureusement peu probable que la surprise soit aussi bonne pour les contribuables que celle de l'autoroute Langon-Pau qui n'a nécessité aucun financement public !En tout cas, la possibilité d'un accord début octobre entre l'État et les collectivités, comme l'imaginait Dominique Bussereau, secrétaire d'État aux Transports, en juillet dernier, est toujours possible